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Bertrand.
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IV
« A Monfieur, Monfieur de Francine, intendant de la mufique du Roi, rue St-Thomas-du-Louvre, à Paris.
« Monfieur de Francine ett averti que le nommé Defponty dit Fendlevent, un de vos gagiftes, vous vole continuellement des broderies qu'il vend au nommé Jean Bertrand l'aîné : un habit de damas rouge d'écarlate de différentes façons et plufieurs jupes auffi de différentes façons dont il y en a une aurore à fleurs blanches d'argent; il y a une autre jupe blanche à fleurs rouges avec de la laine et un petit brin d'or dans le milieu et qui eft coupé en demi-rond par en bas, et plufieurs autres broderies dont tout fon jeu de marionnettes eft habillé, et le furplus il le brûle pour en faire du cuivre et il le vend à des fondeurs dans la rue Guérin-BoilTeau. Vous n'avez qu'à envoyer quérir Fendlevent et lui dire qu'il vous mène chez M. Bertrand. Vous y trouverez toutes vos hardes dans un grand coffre noir et dans une armoire qui eft chez eux. Il demeure rue St-Denis, vis-à-vis la rue des Filles-Dieu, chez un chaudronnier au fond de la cour. Et en cas que vous ne trouviez pas chez lui lefdites hardes, vous les trouverez chez le nommé Triboulet, peignier, rue des Égouts, près le ponceau, d'autant qu'on leur a vu emporter plufieurs paquets depuis deux jours. »
L'an 1697, le 22 novembre, neuf heures du matin, nous, Jean Regnault, etc., requis qu'avons été, fommes transporté rue St-Thomas-du-Louvre, paroiffe St-Germain-PAuxerrois, en la maifon de Jean-Nicolas de Francini, confeiller, maître d'hôtel ordinaire du Roi, où étant ledit fleur de Francini nous a rendu plainte et dit que depuis plufieurs années il a reconnu qu'on lui voloit de jour à autre toutes fortes d'étoffes, galons, franges d'or et pierreries fauffes dont font compofès les habits de l'Opéra, fans avoir pu découvrir les auteurs defdits vols. Que le jour d'hier il a reçu une lettre à lui adrctlante, non fignée, par laquelle on lui indique que c'eft le nommé Defponty, employé aux travaux de l'Opéra en qualité de manœuvre, lequel, conjointement avec fa femme, avoit fait lefdits vols, iceux vendu à différentes perfonnes et notamment au nommé Bertrand, joueur de marionnettes; quc Ies marionnettes dont ledit Bertrand fe fert étoient revêtues des vols à lui faits. Ayant intérêt de faire punir les auteurs et complices defdits vols, il a requis notre tranfport pour nous rendre la préfente plainte fur laquelle il fe déclare partie formelle contre ceux et celles qui fe trouveront auteurs defdits vols. Requiert notre tranfport chez ledit Bertrand et partout où befoin fera.
Signé : De Francine ; Regnault.
Permis d'informer, faifir et revendiquer en la préfence du commiffairc. Regnault et fur les revendications affignation en notre hôtel. Ce 22 novembre 1697.
Signé : Defita.
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